“Nous avons choisi l’amour et nous ne baisserons pas les bras”
Voici la vidéo de l’icône Madonna acceptant l’Advocate For Change Award lors de la 30éme cérémonie des Glaad Media Awards à New York hier soir.
Merci à Sarah Kate Ellis et à Glaad pour cette honneur.Quand j’ai fait le film Truth or Dare je n’avais pas à l’idée que j’allais être autant inspirée par autant d’hommes gay.: A) pour faire des fellations à des bouteilles d’évian ou B) avoir le courage de faire mon coming-out, oui, et d’être libre, prendre position et dire “voilà qui je suis, que cela vous plaise ou non, OK?”.Rétrospectivement, quand je regarde le film, je suis horrifiée par ma vantardise mais je suis également fière que cela a donné de l’espoir à tant de personnes.
Le combat pour la liberté s’est étendu et se poursuit et je me suis aussi fait botter le cul.Me battre pour toutes les personnes marginalisées était un devoir et un honneur au quel je ne pouvais pas tourner le dos et je ne le ferai jamais.Pour citer le grand James Baldwin, parce que seul un artiste peut raconter, parce que seul un artiste a raconté depuis que nous avons entendu d’un homme ce que c’est d’arriver dans ce monde pour y survivre, ce que c’est de mourir ou de voir quelqu’un mourir, ce que c’est d’avoir peur de la mort, ce que c’est d’avoir peur, ce que c’est d’aimer, ce que c’est d’être fier.Les églises ne peuvent pas le faire, le problème c’est que seuls les artistes peuvent le faire.Le prix qu’il ou elle a à payer et le prix que le public a à payer, c’est la volonté de tout abandonner parce que rien, rien de tout cela, ne vous appartient.(applaudissements)
Il y a 14 ans j’ai entendu parler d’une épidémie du Sida au Malawi, dans un pays de la partie sub-saharienne de l’Afrique dont je n’avais jamais honteusement entendu parler auparavant, un pays qui avait laissé 1 million d’enfants orphelin du Sida.J’ai décidé de m’y rendre pour voir ce que je pouvais faire et c’était comme si l’Histoire se répétait.Des salles d’hôpital remplies de gens émaciés entrain de mourir, couchés dans les couloirs et sous les lits, abandonnant des enfants qui erraient partout dans les rues, des orphelinats débordés, aucun médicaments, pas d’informations sur ce qui se passait, on ne parlait pas de prévention.J’ai fais un documentaire “Iam because we are“ , je voulais partager ce voyage et faire prendre conscience et inspirer autrui à aider.J’ai commencé à me faire l’avocate du changement dans le Cœur Chaud de l’Afrique, c’est le nom sous lequel est connu le Malawi, à faire construire des écoles, des orphelinats et au final un hôpital pédiatrique.C’est là où j’ai adopté quatre de mes six merveilleux enfants. (applaudissements)
Pour citer une chanson extraite de mon nouvel album, qui s’appelle Extreme Occident.La vie est un cercle, la vie et la perte m’ont apportée une nouvelle vie, m’ont menée à la vie, m’ont menée à l’amour.
Et nous revoilà au début de mon discours, l’importance de l’amour, parce que dés que vous commencez à vraiment comprendre ce que ça signifie d’aimer, vous comprenez ce qu’il faut pour devenir un être humain.Et c’est le devoir de chaque être humain de se battre, de défendre, de faire tout ce qu’il peut, ce qu’il faut.
Madame X est une combattante pour la liberté.
(Applaudissements)
Partie qui ne figure pas sur la vidéo:
Pourquoi je me suis toujours battue pour le changement ? Difficile de répondre à cette question, c’est comme essayer d’expliquer l’importance de la lecture ou le besoin d’aimer.En grandissant j’ai toujours eu l’impression d’être une outsider.Comme si je ne trouvais pas ma place.Ce n’était pas parce que je ne me rasais pas les aisselles, c’est juste que je n’arrivais pas à m’adapter.OK.Le premier homme gay que j’ai rencontré s’appelait Christopher Flynn.Il était mon professeur de ballet au lycée. et il a été la première personne à croire en moi.ça m’a rendue spéciale en tant que danseuse, en tant qu’artiste et en tant qu’être humain.ça peut sembler trivial et superficiel mais il a été le premier homme à me dire que j’étais belle.
Christopher m’a emmenée dans un club gay de Detroit, cette soirée a changé ma vie.Pour la première fois je voyais des hommes s’embrasser, des filles habillées comme des garçons, des garçons portait des pantalons très suggestifs, de la danse incroyable et dingue, et une forme de liberté, de joie et de bonheur que je n’avais jamais vu avant.J’ai enfin eu l’impression de ne pas être seule, que c’était ok d’être différent, et de ne pas ressembler à tout le monde.Et que finalement je n’étais pas un monstre, je me sentais chez moi et ça m’a donné de l’espoir.
Christopher m’a poussée à quitter le Michigan pour aller à New York pour poursuivre mes rêves.Et quand je suis arrivée dans la Grosse Pomme, j’avais peur de ce que New York avait à m’offrir: la diversité, la créativité.Mais j’ai aussi entendu parler de l’épidémie du Sida.L’épidémie qui avançait sur New York comme un nuage noir, en un clin d’oeil.Elle a emporté tous mes amis.Après avoir perdu mon meilleur ami et colocataire Martin Bourgoygne, puis Keith Haring, bon anniversaire Keith, j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes et de vraiment lutter contre ce fléau.