Longue interview de Madonna dans le quotidien irlandais Independent
A l’occasion de la sortie de Rebel Heart, Madonna a accordé une longue interview, chez elle à New York, à Brian Hiatt du quotidien irlandais Independent.
Madonnatribe vous en propose la traduction:
Source: Independent
“Elle sort”, annonce une chorégraphe par le système de sonorisation, la voix tendue.”Tous le monde met ses cornes et son masque.” Deux nuits avant les Grammys, 22 danseurs masculins, torse nu, au corps parfait, chacun équipé d’un masque incrusté de bijoux et de cornes noirs de taureaux qui ont l’air dangereuses, forment une ligne sur la scène d’un studio de répétitions, attendant d’être inspectés.
Madonna sort d’une loge de l’autre côté du studio, portant un costume de matador, sans pantalon.Dans son sillage, un coiffeur et une maquilleuse, elle a passé au moins 30 secondes à examiner chaque danseurs, recherchant les minuscules imperfections dans l’ajustement de leur costume en cuir et de leur masque.Elle dit: “Je ne veux pas d’huile sur leur corps, j’ai eu le même problème pour le clip.Vous pouvez utiliser de la crème hydratante.”
28 chanteurs de gospel, pour la plupart des spécimens au corps moins bien sculptés, se rassemblent à côté des gradins tout proches.Madonna leur accorde encore plus d’attention.Sur leur toge rouge il y a un logo de son nouvel album, Rebel Heart, un détails que même des caméras HD ne verront pas.Elle demande à ceux qui portent des lunettes s’ils peuvent les enlever;elle suggère des coiffures et, parfois, des coupes.”Ce qui est bien avec les cheveux c’est que ça repousse”.Elle critique les barbes et les pattes; et dans le cas d’une femme, elle tend les bras et commence à faire elle-même des tresses.
Tout ce travail c’est pour cinq minutes d’antenne, la première prestation pour son nouveau single, Living For Love.Conformément aux paroles “Love’s gonna lift me up”, cela se termine avec Madonna s’élevant de 5 mètres dans les airs via un harnais.C’est une image charmante, mais alors qu’elle est suspendue elle rompt le charme en demandant “Est-ce que mes seins sortent de mon costume?”
Entre les prises, deux petits enfants montent sur scène.Ils ont tous les deux neuf ans.Le garçon, David, est habillé de lin blanc éclatant; la fille, Mercy, porte un pull bleu et une jupe. “Hi, Mom,” disent-ils à l’unisson, et Madonna sourit, tendant une main pour que ses enfants l’embrassent.
Alors que le temps mort se prolonge pendant quelques secondes supplémentaires, elle commence à perdre patience. “Est-ce qu’on fait une pause là tout de suite” demande Madonna dans son micro.”Ou on peut y aller? J’ai des choses à faire.”
Quatre jours après, Madonna est de retour chez elle dans l’Upper East Side à Manhattan.Il y a une quantité impressionnante d’œuvres d’art dans le salon du deuxième étage, dont un Léger au dessus de la cheminée et Mi Nacimiento de Frida Kahlo posé négligemment sur une piles de livres.Sur une table en verre il y a des photos de famille qui remontent à l’enfance de Madonna, et il y a des partitions de la leçon de musique de Mercy posées sur le piano dans le coin.Sur les étagères il y a une collection très éclectique de livres, cela va de gros livres sur l’art à Dernière sortie pour Brooklyn d’Hubert Selby Jr en passant par la biographie du regretté John F Kennedy Jr, un de ses amants selon la rumeur.
D’autres livres sont empilés soigneusement sur une table basse couleur crème, assortie très exactement au canapé, Gay New York, Low Life de Luc Sante, le roman de Curtis Sittenfel, Sisterland.A côté il y a un un classeur noir rempli de photos, des références pour un film qu’elle a pour projet de réaliser, basé sur le roman de Greta Wells, The Impossible Lives (2013).
Sur la table sont posés mes deux enregistreurs numériques identiques. Madonna se penche pour les placer de façon plus symétrique…
Madonna: J’ai des tocs.Vous êtes de quel signe?
Brian Hiatt: Taureau
Madonna: Des personnes qui ont une grande force de volonté. Ils n’aiment pas le changement. Mais très loyaux.
[Brian Hiatt rit un peu, mais assure Madonna que ce n’est pas parce qu’il se moque de l’astrologie.]
Madonna: Oh, OK, bien. On ne peut pas être humain et s’en moquer.Parce que c’est une science, c’en est vraiment une. je veux dire, évidemment il y a beaucoup de charlatans. En général et en particulier.
A cause d’un vol de nuit, sans oublier des décennies d’insomnie, Madonna est épuisée.
Madonna: Je faisais du yoga un peu plus tôt et je me suis carrément endormie lors d’une pose. Mais vous savez, le yoga c’est une préparation à la mort. Les Yogis arrivent à un point où ils peuvent littéralement ralentir leurs battements cardiaques. Et alors quand ils vieillissent, ils vont dans les bois, et ils s’assoient portant leur toge ou peu importe ce que c’est et ils choisissent d’arrêter leur coeur. Bref, c’est ça le yoga. Ce n’est pas tordre son corps pour former un bretzel. C’est se préparer à la mort. Se détacher du désire. Quelle façon géniale de commencer une interview!
Brian Hiatt: J’ai été frappé par votre extraordinaire attention aux détails – vous passez en revue chaque choriste, chaque danseur. Qu’est-ce que cela représente pour vous?
Madonna: J’ai toujours été comme ça, et puis ça s’est juste développé au fil des années, au fur et à mesure que j’ai fait plus de choses – tout particulièrement en réalisant des films.Je veux vraiment tout voir.Si c’est autour de moi et si ça fait parti du show, j’ai besoin de faire parti de tout ça. De la création de la musique, au revêtement sur le sol, à la coupe de cheveux de chacun, aux détails des boutons et des nœuds papillons et des boutons-pressions et les fermetures éclairs.Toutes ces choses!Je ne sais pas quand ça a commencé, mais je pense que ça a empiré (rires).
Brian Hiatt: ou amélioré.
Madonna: ou amélioré, oui. Parce que je pense vraiment que ces détails ont de l’importance.
Brian Hiatt: Quand vous enregistrez un nouvel album, comment vous gérez la pression de devoir être à la hauteur de votre travail antérieur?
Madonna: Je ne pense pas à mes anciens trucs.Je vais juste de l’avant.Je veux dire, c’est amusant, parce que quand je travaille avec des gens, ils font références à d’autres choses. Diplo n’arrêtait pas de vouloir jouer des trucs comme la ligne de basse de Vogue ou quelque chose de La Isla Bonita encore et encore.Je disais “Ok, on avance”.J’oublie ces choses.Je n’ai pas l’impression de devoir être à la hauteur de quoi que ce soit.Je pense juste à ce que je veux écrire.
Brian Hiatt: En même temps, le nouveau titre Veni Vidi Vici est plein de référence à votre travail, il y a même des titres d’anciennes chansons.
Madonna: Oui, parce que de temps en temps, c’est bien de regarder en arrière et de raconter l’ histoire d’une fille originaire de Detroit qui est venue à New York.
Brian Hiatt: je veux dire, c’est une histoire extraordinaire. Vous arrivez à le reconnaitre maintenant?
Madonna: [doucemet] c’est fou, ce qui est arrivé dans ma vie et ce que j’ai traversé.Si j’y pense vraiment, j’ai eu une vie extraordinaire. Et j’ai rencontré tellement de gens incroyables. J’ai vu Nile Rodgers [le producteur de Like a Virgin] aux Grammys, et je lui ai fait une grande et très longue accolade. J’ai l’impression d’avoir survécu à tellement de choses, et j’ai traversé tellement de choses.Et parfois l’innocence de cette période me manque.La vie était différente.New York était différent. L’industrie musicale était différente.Sa simplicité me manque, la nativité de tous le monde autour de moi.
Brian Hiatt: Des gens sont obsédés par l’idée de savoir ‘Qui est la Reine de la Pop?”.C’est une couronne qui vous intéresse?
Madonna: Eh bien, je me vois comme une reine, mais je ne pense pas que je suis la seule reine. il y a de la place pour d’autres reines. Nous régnons sur différents royaumes.
Brian Hiatt: Lady Gaga a dit à Howard Stern qu’il y avait un perception qui circulait selon laquelle elle en avait après votre couronne.Elle a répondu “Je ne veux pas de son putain de trône”.
Madonna: Je ne pense pas non plus qu’elle veuille ma couronne. Nous vivons dans un monde dans lequel les gens aiment opposer les femmes les unes aux autres.Et c’est pourquoi j’aime l’idée de prendre sous mon aile les autres femmes qui font ce que je fais.C’est important pour nous de se soutenir mutuellement.La seule fois où j’ai critiqué Lady Gaga c’était quand j’ai eu l’impression qu’elle avait ouvertement copié une de mes chansons.Cela n’a rien à voir avec “elle vole ma couronne” ou “elle marche sur mes plates-bandes”.Elle a son truc.Je pense vraiment que c’est une chanteuse et une compositrice talentueuse.C’était juste ce problème uniquement.Et évidemment tous le monde s’est engouffré dans la brèche et a transformé ça en une énorme dispute, qui selon moi est vraiment ennuyeuse, franchement.Et vous savez quoi?Cela ne m’intéresse plus.Un jour, ils vont tous la fermer.Vous verrez! J’ai un plan.
Brian Hiatt: Vous avez un journal intime? Vous écrivez des poèmes que personne ne lit?
Madonna: Oui, les deux. En fait, une de mes assistantes vient de trouver un de mes journaux intimes de 1991. Comme aujourd’hui, en 1991 je me plaignais de la même façon, de ne pas pouvoir dormir, il y a des choses qui ne changent pas.Donc c’était rassurant d’un certain côté.
Brian Hiatt: Vous disiez la même chose dans les années 80. L’insomnie a commencé quand?
Madonna: Inconsciemment, probablement quand ma mère est décédée.Et le sommeil n’a jamais été une chose facile pour moi.
Brian Hiatt: Donc vous vivez avec trois heures de sommeil par nuit?
Madonna: Si je peux avoir 6 heures de sommeil, je peux tenir toute la journée. Mais parce que je veux avoir une carrière et que je veux être une mère attentive, j’ai tendance à faire beaucoup de pause pour m’occuper de mes enfants, et puis je retourne travailler.En studio d’enregistrement, je ne termine jamais avant deux heure du matin, et puis je dois me lever à 7 heures pour mes enfants.Donc il y a un manque de sommeil énorme.
Brian Hiatt: Peut-être que vous êtes une pub pour l’insomnie.
Madonna: Vous commencez à devenir fou si vous ne dormez pas. Mais je ne comprends vraiment pas les gens qui dorment douze heures par jour.Je vois ça comme de l’indulgence ultime, les gens qui dorment jusqu’à midi.Comment osent-ils? J’ai jamais fait ça quand j’étais ado…
Brian Hiatt: Mais vous avez toujours eu des buts. Vous avez. . .
Madonna: le feu aux fesses? Oui, c’est vrai. Pas de temps à perdre.
Brian Hiatt: Tout le monde n’a pas cette force qui les pousse à faire des choses.
Madonna: Oui je crois.Je ne me reconnais pas dans ces gens.
Brian Hiatt: Vous avez vu le film Whiplash? (Le film nommé aux Oscars sur un professeur de musique, joué par JK Simmons, qui utilise le harcèlement et l’intimidation pour pousser ses élèves à la perfection dans le groupe de Jazz de l’école.)
Madonna: Oui, je l’ai adoré. ça m’a totalement parlé et je me suis sentie concernée.Je l’ai regardé avec mes enfants, et ils étaient tous hypnotisés, et je pense un peu sans voix après.Mon fils David, s’est le plus exprimé sur le film, parce que de tous mes enfants c’est celui qui se fait le plus entendre.Il n’a pas de priorités.il ne traverse pas l’adolescence.Il a dit “wow, je voulais que mes mains saignent.” Quand le personnage a dit “Je préférerais être un vieux génie de 34 ans qui a fait quelque chose de sa vie, mort d’une overdose d’héroïne, plutôt que de vivre jusqu’à 93 ans et ne rien faire”.Je me disais entièrement “oui’.ça a trouvé de l’écho chez moi.Pas, vous savez, la….
Brian Hiatt: Pas la partie auto-destructrice.
Madonna: Non, non. Mais croire en soi et avoir la volonté de tout faire, de traverser les flammes, faire ce que vous voulez faire.Sortir de cet accident de voiture couvert de sang pour monter sur scène….Je veux dire, c’est moi.C’est juste moi.
Brian Hiatt: Mais vous n’avez jamais eu de coach qui ressemblait au personnage de Jk Simmons, j’imagine.
Madonna: J’ai eu des professeurs comme ça, c’est sur.
Brian Hiatt: Il y a eu un professeur au lycée, Christopher Flynn, qui a été très important dans votre vie. Il était comme ça?
Madonna: Oh, oui. Il était brutal. Il était sans pitié, et il avait toujours une canne à la main avec laquelle il vous frappait.Il tenait des propos odieux: “Ne viens pas dans ma classe pour te tenir comme ça.Dégage.” Il ne tolérait pas qu’on soit fainéants ou que l’on se plaigne.Il a fait beaucoup de choses comme ce gars dans le film.Mais quand on faisait quelque chose correctement, il nous couvrait d’éloges, de temps en temps.C’est lui qui m’ a dit ‘Tu dois partir d’ici.Tu as un don.Va à New York.”
Brian Hiatt: Si vous n’étiez pas allée dans ce cours, Est-ce que votre chemin aurait été complétement différent?
Madonna: Euh, les choses auraient été très différentes si d’autres choses ne m’étaient pas arrivées.Si ma mère n’était pas morte et si j’avais grandi avec un sentiment d’unité, de quelque chose de complet et de famille, je serais probablement restée au Michigan et je serais devenue enseignante.J’ai eu beaucoup de chance d’avoir eu les professeurs que j’ai eu.Ma prof d’art plastique, ma prof de littérature anglaise, ma prof d’histoire russe ont aussi beaucoup aidé à guider mon âme artistique.
J’ai traversé toute cette période où je voulais être Georgia O’Keeffe. Et un jour ma prof d’art est venue me voir, et elle m’a frappée sur la tête avec ce rouleau de papier, tous mes profs m’ont frappée!, et elle m’a dit: “Tu es nulle! Tu ne seras jamais une artiste.Tu es une danseuse, sors d’ici.”
C’était un peu des figures maternelles aussi. Christopher, mon professeur de ballet était le premier gay que j’ai rencontré.Quand j’étais au lycée, il m’a emmenée dans mon premier club gay, et m’a ouvert les yeux sur tout un monde.Pas juste la culture gay, mais aussi juste l’idée que l’on peut être différent.
Brian Hiatt: Ce ‘Coeur Rebelle”, le sujet de votre chanson, cet instinct en vous, Vous pensez qu’il vient d’où?
Madonna: Être fauteur de trouble? (rires) c’est juste grandir dans ce que je considérais être un environnement provincial, banlieusard, étroit d’esprit.Avoir le sentiment que je ne trouvais pas ma place, le sentiment d’être mise à l’écart.Donc si les gens ne m’acceptaient pas à l’école, je poussais juste les choses encore plus loin.Je me disais “Eh bien, tu m’aimes déjà pas.Alors va te faire foutre, je vais aller encore plus loin.Vous aimez ces aisselles poilues?”
C’était juste dans mon ADN.Et je n’avais pas de mère.C’était probablement beaucoup à cause de ça, parce que ce n’était pas comme si ma mère me disait: “Tu ne devrais pas te comporter comme ça”.J’avais un père, j’avais des frères ainés.J’avais une belle-mère, mais je n’avais aucune relation avec elle.Donc il n’y avait pas de modèle pour moi.
Brian Hiatt: Vous voyiez aussi que l’on accordait de la liberté à vos frères que vous n’aviez pas.
Madonna: Oui, mon père était très strict avec moi, et je n’arrêtais pas de voir une disparité entre leur liberté et mon manque de liberté, ou comment j’avais toutes les responsabilités et ils en avaient aucune.Et l’église catholique, toutes les règles, et pourquoi je devais porter une robe alors qu’ils pouvaient porter un pantalon? Je disais à mon père: “Jésus m’aimera moins si je porte un pantalon? Je vais aller en enfer?”
Je voulais savoir pourquoi les gens suivaient aveuglement les règles, ou pourquoi les filles devaient se comporter d’une certaine façon et pas les garçons.Pourquoi les garçons pouvaient demander à une fille de sortir avec lui et pourquoi les filles ne pouvaient pas demander à un garçon de sortir avec elle? Pourquoi les filles devaient se raser les jambes et pas les garçons?Pourquoi la société organisait tout comme ils voulaient? Toute mon adolescence était pleine de questions sans réponses.Parce qu’on ne repondait jamais, je continuais d’allumer des feux partout, métaphoriquement.
Brian Hiatt: et puis dés que vous étiez sous le regard du public . . .
Madonna: Et bien, ça a juste continué.Parce que j’étais sur la place publique du “pourquoi?”, “Oh, tu t’habilles comme une trainé ou comme une pute, alors tu dois être stupide.Ou “Tu mets en avant la sexualité, alors tu es une pute et tu fais ça juste pour attirer l’attention.Tu n’as aucun talent”.Encore une fois je me disais “Pourquoi? Pourquoi je ne pas être sexuelle et être intelligente? Pourquoi je ne peux pas me pavaner sur scène comme Mick Jagger sans être cataloguée comme une bimbo?Pourquoi?” encore une fois.
Brian Hiatt: Ou Prince à la même époque…
Madonna: Exactement. Merci, oui.
Brian Hiatt: Vous avez répondu de la même façon que vous l’avez fait au lycée: ‘Vous n’aimez pas ma façon de m’habiller? – Qu’est-ce que vous dites de ça? Qu’est-ce que vous dites de ce livre?’
Madonna: Pareil. Oui. Ma nature c’est de provoquer, c’est vrai.Je ne peux pas m’en empêcher.Mais c’est toujours avec de bonnes intentions.
Brian Hiatt: Dans votre documentaire de 2005,” I’m Going to Tell You a Secret”, vous appelez votre ancien vous “une idiote” , ce qui semble plutôt dur.
Madonna: Il y a beaucoup de choses idiotes concernant mon ancien moi et mon nouveau moi.Je veux dire, on se comporte toujours de façon idiote, il ne faut pas se voiler la face.
Brian Hiatt: Vous avez apprécié votre ancien vous un peu plus depuis?
Madonna: Oui, peut être.A présent je ne me souviens même plus pourquoi je me suis traitée d’idiote.Je peux avoir un regard critique très dur sur moi-même.ça dépend de mon humeur, et évidemment ça dépend où j’en suis dans ma vie.Oui, mieux m’apprécier, je travaille sur ça (rires).
Brian Hiatt: N’est-ce pas le cas pour tout le monde?
Madonna: N’est-ce pas le cas pour tout le monde.Exactement.Eh bien, ce n’est pas le cas pour certaines personnes.Oui.Certaines personnes prennent des médicaments en permanence comme ça ils n’ont pas à mieux s’apprécier.Si tu ne ressens rien, tu ne peux pas apprécier.
Brian Hiatt: Vous aimez toujours la provocation? Même maintenant?
Madonna: Ummh , oui (rires).Vous voulez que je vous choque? Je veux dire, Vous ne posez pas cette question parce que vous ne connaissez pas la réponse, je me trompe ?
Brian Hiatt: Et bien, à un moment vous en parliez comme si c’était du passé.
Madonna: Vraiment? J’ai dit ça? Je pense qu’il y a eu une période où j’étais moi provocatrice.C’était quand j’étais mariée.oui.
Brian Hiatt: Je n’avais pas fait ce lien.
Madonna: Oui, faites ce lien (rires).
Brian Hiatt: En quoi le mariage vous a-t-il fait ressentir ça?
Madonna: Et bien, je pense pas que mon ex-mari l’approuvait pas vraiment. Ou peut être qu’il ne le comprenait pas.Je ne crois pas qu’il comprenait ma provocation.Moi qui embrasse Britney sur scène, il n’était pas très fan, par exemple.Est-ce que c’était provoquant?Je pense que oui.Je veux dire, maintenant ça ne le serait plus
Brian Hiatt: A un certain niveau, il devait savoir avec qui il se mariait.
Madonna: Oui, mais nous faisons tous l’erreur de croire que l’on va changer les gens quand on se met ensemble.Mais ce n’est pas le cas.Les gens sont ce qu’ils sont.Et les gens changent en leur temps, vous savez?
Brian Hiatt : Pendant ce mariage, vous buviez de la biére pendant un certain temps, ce qui est difficile à s’imaginer.
Madonna: (rires) oui, parce que, vous savez, à Rome il faut vivre comme les romains.Et quand je vivais en Angleterre j’embrassais tout ce qui était anglais, je suis allée dans beaucoup de pubs.Si vous allez dans un pub, vous devez apprendre à apprécier la biére.
Brian Hiatt: Comment arrivez-vous à établir un équilibre entre votre côté rebelle et être une mère qui essaient à ses enfants …
Madonna: De faire leurs devoirs? et bien, je dis “Vous voulez changer le monde? Vous voulez être quelqu’un?” Rocco admire des gens comme Bob Marley.Mon fils David admire Michael Jackson.Et je dis “être éduqué, c’est ce que sont en grande partie les rebelles”.Et aussi la discipline, commencer un projet et le terminer jusqu’au bout, est un élément clé pour faire quelque chose de votre vie.
Brian Hiatt: C’est un bon argument.ça marche?
Madonna: Oui ça marche. Et puis, bien sur, l’autre arme c’est “il y a des enfants à travers le monde qui meurent d’envie d’aller à l’école, qui ne peuvent pas, et toi tu t’en plaints.La ferme et va à l’école”.Ils viennent avec moi en Afrique et ils voient les enfants qui vont dans une école que j’ai construite et ils voient à quel point ils sont reconnaissant d’aller à l’école pieds nus et de s’asseoir dans un bâtiment de deux pièces sur des chaises et derrière des bureaux tout simples.Et ils voient à quel point il sont reconnaissants d’apprendre, et ça leur met les choses en perspective.
Brian Hiatt: Il y a plusieurs années, on vous demandait quelle sorte de mère vous pensiez que vous seriez, et vous avais dit “très affectueuse, mais probablement dominatrice”.
Madonna: Mais ça veut dire quoi “dominatrice”? Autoritaire? Quelle mère ne l’est pas? Je veux dire, je suis très impliquée dans leurs vies et je suis très entêtée.Mais ma fille vient juste d’entrer à l’université, et c’est une leçon de lâcher prise.Je ne peux plus la dominer.Elle fait ce qu’elle veut, et ça m’a aidé à être moins autoritaire.
Brian Hiatt: Contrairement à beaucoup de personne créatives, vous semblez manquer d’un réflexe d’auto-destruction.
Madonna: Tous le monde a une nature auto-destructrice en soi.ça dépend si vous la nourrissez ou pas.Vous n’avez pas à être une pop star pour se sentir connecté à la destruction ou à l’auto-destruction.Mais l’auto-destruction c’est de l’égocentrisme, et l’égocentrisme ce n’est pas vraiment possible si vous élevez des enfants.Et si vous avez une vie spirituelle, on vous demande en permanence de vous voir comme un petit fragment d’un tout.Et aussi, l’idée de rendre service à l’humanité, vous mettre dans des situations ou des gens ont beaucoup moins que vous, ça met la vie en perspective.
Brian Hiatt: Il y a des chansons sur ce nouvel album qui sont spirituelles, qui sont une quête, et d’autres chansons qui ne parlent en gros que de cul.
Madonna: Vous venez de dire un gros mot! Elles parlent de ça? Je ne sais pas. Vous ne devriez peut être pas les prendre au pied de la lettre.
Brian Hiatt: D’accord.
Madonna: Vous pouvez être plus spécifique?
Brian Hiatt: Il y a la chanson Sex, d’une part, Holy Water, qui parle de la fellation.
Madonna: Mais à chaque fois que j’écris sur le sexe, je le fais toujours avec ironie.C’est une des choses que les gens ne comprennent pas en gros chez moi.Holy Water est de toute évidence faite pour faire rire.
Brian Hiatt: Et il y a des chansons introspectives et sexuelles côte à côte sur l’album, ce qui est intéressant.
Madonna: Au départ, je voulais faire deux disques, un qui allait être constitué de toute ma musique provocatrice, mauvaise langue, qui repousse les limites.Et il devait y avoir un côté plus romantique de ma personnalité, mon côté plus vulnérable.
Brian Hiatt: Vous montrez que vous pouvez vous élever spirituellement et que vous êtes un peu…
Madonna: Intéressée par le sexe?
Brian Hiatt: Oui, je crois. Mais aussi être capable de chanter à ce sujet et être…
Madonna: Et pourquoi pas? Mais encore une fois, je défie la convention selon laquelle on ne peut pas être les deux, ou que vous ne devez avoir qu’un trait de personnalité.Il n’y a aucune loi qui dit que vous ne pouvez pas être quelqu’un de spirituel et quelqu’un de sexuel.En fait, si vous avez la bonne conscience, le sexe c’est comme une prière.ça peut être une expérience divine.Alors pourquoi ils devraient être dissociés l’un de l’autre?
Brian Hiatt: S’il y a un thème que vous et Prince, encore une fois, avez en commun, c’est parfois ce mélange de….
Madonna: Sexualité et . . .
Brian Hiatt: Spiritualité, oui. Like a Prayer – c’était une référence délibérée?
Madonna: Non, comme je l’ai dit, je me disais “Oh, je viens de faire référence à une de mes chansons.parfait”.J’ai eu un professeur avec lequel j’ai étudié la Kabbale pendant des années, et on parlait de sexe.Je voulais aussi comprendre le Coran, et j’ai étudié le Coran avec un spécialiste de l’Islam.Et dans l’Ancien Testament, dans le Coran, le sexe n’est pas une mauvaise chose.
Il y a certains groupes religieux qui l’ont transformé en péché.J’essaie toujours d’ouvrir l’esprit des gens à l’idée que ce n’est pas quelque chose dont il faut avoir honte.
Brian Hiatt: Vous avez subi de violentes critiques pour avoir amené la culture là où elle est maintenant, pour des choses qui ne semblent plus choquantes.
Madonna: Et bien, pensez à quel point tout le monde est devenu fou quand Truth or Dare est sorti, et maintenant tout le monde a une émission de télé-réalité, et personne n’y réfléchit à deux fois.Et je m’en suis pris plein la gueule pour mon livre Sex, et personne ne donne du fils à retordre à Kim Kardashian.C’est tellement dingue.Donc j’imagine que je devais être le bouc émissaire.
Brian Hiatt: Jusqu’à quel point vous vous caractériseriez en tant que juive? ça serait une bonne étiquette?
Madonna: [rires] Non, je ne m’apparente à aucun groupe religieux spécifique.Je m’associe à différents aspects rituels de systèmes de croyance différents, et je vois le lien entre toutes les croyances religieuses.Je ne me suis pas convertie au Judaïsme.
J’ai étudié la Kabbale, comme vous le savez, pendant de nombreuses années, il y a donc beaucoup de choses que je fais que l’on associe à la pratique du Judaïsme.J’écoute la Torah tous les samedi.J’observe le Sabbat.Je dis certaines prières.Mon fils a fait sa bar-mitzvah.Donc ça laisse penser que je suis juive, mais ces rituels sont connectés à ce que j’appelle l’arbre de la conscience de la vie et ça a plus à voir avec l’idée d’être israélien, pas juif.
Les tribus d’Israël existaient avant la religion judaïque, donc il faut revoir votre Histoire….
Alors, est-ce que je suis juive? Je veux dire, certaines personnes diraient, tu fais beaucoup de choses que font les juifs, mais je dirais que je fais beaucoup de choses que les gens faisaient avant l’existence du Judaïsme.Et du Christianisme.Et de l’Islam.
Brian Hiatt: Et vous portez une croix.
Madonna: J’aime les croix.Jésus sur la croix c’est sentimental pour moi.Jésus était juif, et je crois aussi qu’il était un catalyseur, et je pense qu’il offensait les gens parce que son message était aime ton voisin comme toi-même; en d’autres mots, personne n’est meilleur que l’autre.Il prenait tout le monde sous son aile, que ce soit un mendiant dans la rue, une prostituée, et il a réprimandé un groupe de juifs qui n’observaient pas les préceptes de la Torah.Il a donc énervé beaucoup de monde.
Brian Hiatt: Un coeur rebelle, vous pourriez dire.
Madonna: il était un coeur rebelle c’est certain.
Brian Hiatt: Qu’est-ce que vous pensez de Kanye West qui a co-produit trois de vos nouvelles chansons?
Madonna: C’est un fou qui a du génie.Il ne peut pas s’en empêcher.Il n’a pas les mêmes filtres que les autres personnes ont.Il ne peut pas s’empêcher de parler sans réfléchir, il dit toujours des choses inappropriées.Mais il a aussi des idées géniales en studio, si vous pouvez faire en sorte qu’il reste concentrer assez longtemps.Il vient, il s’en va.Il me rendait folle, parce qu’il se passe beaucoup de choses dans sa vie.
Et ça semblait être le thème de mon album, travailler avec des gens qui ne peuvent décrocher de leur portable, qui ne peuvent pas s’arrêter de twitter, qui ne peuvent pas se concentrer et terminer une chanson.ça me rendait folle.C’était comme si je courrais partout avec un filet à papillons.Mais j’ai l’impression que l’industrie musicale a besoin de lui, parce que tout le monde est devenu tellement politiquement correct, tellement sans prises de risques.Je ne suis pas toujours d’accord avec les choses qu’il dit ou qu’il fait, et même je n’aime pas toujours sa musique.Mais c’est un magnifique bordel.Je l’adore
Brian Hiatt: Vous vous reconnaissez en lui, ou une version antérieure de vous?
Madonna: Pas vraiment.
Brian Hiatt: Vous ne sautez jamais sur les scènes.
Madonna: Je pense qu’il prend les cérémonies de récompenses trop au sérieux. Je ne me suis jamais intéressée à ceux qui gagnent des récompenses et à ceux qui n’en gagnent pas, parce que je pense que ce n’est pas aussi important que ça.C’est une partie de lui dans laquelle je peux me reconnaitre.Pourquoi se battre pour quelqu’un qui…. “Cette personne aurait du l’avoir?” Ne venez pas à une cérémonie si vous recherchez justice.
Brian Hiatt: Vous avez passé du temps avec Taylor Swift aux Grammys, je me suis dit qu’en étant une sorte d’anti-Madonna, elle pourrait être comme vous.On a beaucoup parlé de votre nombril dans les années 80, et son truc c’était de jamais le montrer.
Madonna: Exprès? Je n’étais pas consciente de ça.Elle a des opinions, et elle va contre la norme.Donc à cet égard, elle me ressemble, oui.Et aussi, les gens veulent juste lui donner du fils à retordre tout le temps parce qu’ils y pensent qu’elle est une sainte ni-touche, donc bien sur je veux la prendre sous mon aile.
Brian Hiatt: A certains égards, toutes les jeunes pop stars peuvent être vues comme une version de vous à travers un miroir déformant.Comment vous gérez tout ça dans votre tête?
Madonna: Il y a une partie de moi qui se sent jalouse, “Oh, c’est tellement plus facile aujourd’hui d’être célèbre” ou “C’est tellement plus facile de sortir des trucs”.Mais d’un autre côté, c’est aussi plus dur, parce qu’on ne vous laisse pas la chance de découvrir qui vous êtes en tant qu’artiste sans un public énorme.A l’époque de mon passage à l’âge adulte, il n’y avait pas d’internet, pas de réseaux sociaux, rien.C’était juste des concerts les uns après les autres, espérant un jour se faire remarquer
Tout ce temps vous permet de vous développer, et vous le faites de façon anonyme.Et c’est très utile, pas seulement pour votre évolution en tant qu’artiste mais aussi pour votre psychisme, pour votre confiance en ce que vous êtes.Être jugée et être choisie par le public quand vous avez 18 ans, je n’envie pas ces filles.C’est trop.
Brian Hiatt: D’un autre côté, il semble qu’un des seules préjugés acceptable dans la pop, et dans le monde à plus grande échelle, c’est l’âgisme.
Madonna: C’est la dernière grande frontière, vous savez? On s’est battus pour le mouvement des droits civils, on s’est battus pour les droits des homosexuels.Il y a tellement de politiquement correct, où les gens ne rêveraient jamais de penser à juger quelqu’un parce qu’il est gay ou parce qu’il est noir ou parce qu’il est musulman etc.Mais c’est toujours le domaine où vous pouvez discriminer quelqu’un et raconter des conneries, à cause de leur âge.Mais seulement les femmes.Pas les hommes.Donc à cet égard, on vit toujours dans une société très sexiste.
Brian Hiatt: Les gens ont tendances à admirer les efforts physiques de Jagger ou Springsteen, mais c’est différent pour vous.ça pourrait être vu comme un système flagrant de deux poids, deux mesures.
Madonna: Oui, c’est extrêmement flagrant.
Brian Hiatt: Donc vous l’ignorez simplement? Comment vous gérez ça?
Madonna: Je ne l’ignore pas.Je prends note.Je me dis “C’est intéressant.”Sur Instagram, personne n’oserait faire une remarque dégradante sur quelqu’un parce qu’il est noir ou gay, mais sur mon âge? Tout le monde dirait quelque chose de dégradant à mon sujet.Et je me dis toujours: “C’est quoi la différence entre ça et le racisme, ou n’importe quelle discrimination? Ils me jugent sur mon âge.Pourquoi c’est acceptable?” Je ne comprend pas.J’essaie de me faire à l’idée.Parce que les femmes, en général, quand elles atteignent un certain âge, ont accepté qu’elles n’avaient pas le droit de se comporter d’une certaine façon.Mais je ne suis pas les règles.Je ne l’ai jamais fait, et je ne vais pas commencer.
Brian Hiatt: Alors quand, par exemple, vos fesses sont de sortie sur le tapis rouge, est-ce que c’est faire étalage de l’idée de ce que quelqu’un….
Madonna: oui. ‘C’est à quoi ressemble les fesses d’une femme de 56 ans, connards.’
Brian Hiatt: Je veux dire, c’est à quoi ressemble les votre. Peut être pas celles de tout le monde…
Madonna: Vous savez quoi? ça pourrait être celles de tout le monde un jour.C’est le truc.Quand j’ai fait mon livre Sex, ce n’était pas commun.Quand j’ai chanté Like A Virgin aux MTV Awards et que ma robe s’est soulevée et qu’on voyait mon cul, c’était considéré comme un scandale absolu.Ce n’était jamais la norme, et maintenant c’est commun.
Quand j’ai fait Truth or Dare et que les caméras me suivaient, ce n’était pas commun.Alors si je dois être la personne qui ouvre la porte pour que les femmes croient et comprennent et embrassent l’idée qu’elles peuvent être sexuelles et avoir l’air bien et être aussi pertinentes à 50 ou 60 ans qu’elles l’étaient à 20 ans, alors qu’il en soit ainsi.
Brian Hiatt: Dans Joan of Arc, vous dites: ‘A chaque fois qu’ils prennent une photo/Je perd une partie que je ne peux pas récupérer,’ ce qui sonne plus comme l’ancienne attitude de Sean Penn envers la presse.
Madonna: Il y a certains systèmes de croyance mystique qui croient que prendre une photo prend un aspect de votre âme, mais au delà de ça c’est juste l’idée qu’une fois que vous êtes capturé sur une photo, un million de présomptions sont faites à votre sujet, et vous êtes figé pour toujours dans ce moment, et vous êtes perçu comme étant l’incarnation de ce moment, et c’est, bien sur une illusion.
Brian Hiatt: Et parfois ce moment fini par vous répondre, comme dans Birdman, j’imagine.
Madonna: Oui (rires) Exactement.C’est un paradoxe.J’adore être photographiée, ou je devrais plutôt dire l’art de la photographie.ça parle de gens prenant des photos de vous, les volant, et puis présumant ou supposant ou faisant des commentaires.Les mots ne peuvent jamais être repris, les photographies ne peuvent jamais être reprises, rien ne peu jamais être repris.
Brian Hiatt: Vous pensez à la mort?
Madonna: A certains égards je ne mourrais jamais.Parce que l’Art est immortel.Ce qu’on laisse derrière et ce que l’on crée, l’énergie que l’on émet dans le monde est éternelle.Le corps est assemblé comme une chaise ou une fleur, mais les révolutions que nous avons initiées, les gens que l’on touche ou inspire, c’est éternel.Donc à cet égard, nous passons vraiment à la postérité, et ça me fait moins peur.
Brian Hiatt: A quoi vous voulez que votre vie ressemble dans les 10 prochaines années?
Madonna: Je veux continuer à grandir et profiter de la vie aussi longtemps que je serai sur cette planète.Je n’ai pas de projet spécifique.Je veux être une bonne mère, je veux que mes enfants s’épanouissent.Je veux continuer d’évoluer en tant qu’artiste.J’espère que j’aurai toujours la capacité de faire de l’art et de vivre dans un monde où je peux parler librement, et que je puisse inspirer les gens.Je ne sais pas quelle forme ça prendra.
Brian Hiatt: Vous êtes ouverte à la possibilité de tomber à nouveau amoureuse?
Madonna: Absolument. Oui.
Brian Hiatt: C’était une réponse rapide.
Madonna: Je ne doute pas une seconde de l’amour. I’m living for love, baby. Allons, écoutez mes chansons!