Carin Goldberg parle de son travail sur la pochette du premier album de Madonna
The Cut, la section mode du site du magazine américain New York, a rencontré Carin Goldberg, la directrice artistique qui a travaillée sur la pochette du tout premier album de Madonna.
MadonnaTribe vous en propose la traduction:
Carin Goldberg, la directrice artistique derrière la pochette du premier album de Madonna, a raconté à The Cut sa première expérience avec la pop star inconnue à l’époque.
C’est la première question que tout le monde me pose, même aujourd’hui: C’était comment de travailler avec Madonna? Les gens doivent sans doute penser que quelque chose de dramatique ou d’intéressant ou d’un peu fou a du arriver, en se basant, vous savez, sur la personnalité de Madonna.Mais je dirais que Madonna a probablement été le travail le plus simple que j’ai eu, la plus grande coopération que j’ai jamais eu de la part d’un chanteur.Elle a fait preuve de beaucoup de professionnalisme, même à ce jeune âge.
C’était en 83, et à ce stade j’avais ma petite boite de design.Warner Bros a appelé pour me demander de faire sa pochette en tant que designer freelance.Quand j’ai reçu le coup de fil, j’ai levé les yeux aux ciel, parce que c’était encore une chanteuse avec un nom en un seul mot.A cette époque c’était devenu un cliché d’avoir un nom en un seul mot, à cause de Cher, alors je me rappelle m’être dit, Mon dieu ça va encore être une de ces chanteuses.Donc je l’ai fait sans en attendre beaucoup de choses.Le fait est que personne ne la connaissait.En ce qui me concerne, elle aurait pu être quelqu’un sans intérêt et on n’aurait plus entendu parler d’elle.
Parce qu’elle n’était pas célèbre, le budget n’était vraiment pas énorme.Je lui ai demandé de venir habillée avec le genre de vêtements qu’elle portait habituellement.J’ai dit: “tu as ton truc, ça suffit.”Il n’y avait rien de particulièrement choquant dans ce qu’elle portait à l’époque.Je pensais qu’elle avait juste un style unique.Beaucoup de gens en avait un, Betsey Johnson, Cyndi Lauper, Diane Keaton.A l’époque on voyait beaucoup de femmes qui portaient toutes sortes de combinaisons différentes.Nous avions tous ce genre de look éclectique, mais Madonna le faisait avec un côté plus audacieux, plus sexuel. Ce n’était pas tellement pour essayer d’être une rock star, c’était plus simplement faire quelque chose à partir de ce que l’on avait autour de soi.Prendre un bout de tissu et le mettre autour de la tête, par exemple.Au fils des ans son style a changé, lui donnant l’indépendance et l’argent et la possibilité d’avoir des créateurs qui travaillent pour elle, mais il y a toujours une sorte d’éclectisme dans une certaine mesure.
Je me souviens qu’elle portait une sorte de chemise coupée, il y avait un beau petit ventre qui dépassait.Et un pantalon bouffant, le bas et la taille roulés.Très peu d’artistes avaient autant de goût, ils ne savent pas toujours qui ils sont et il faut qu’on leur dise, en particulier de nos jours.Madonna savait qui elle était.On n’avait pas à s’inquiéter pour lui trouver un style.
Elle était venue avec beaucoup de bracelets sur elle, et j’ai alors dit:”Je pense qu’on devrait se concentrer sur les bracelets, essayons d’avoir ça sur la photo.” C’était la chose emblématique de son look, hormis le chiffon dans ses cheveux.J’ai pensé qu’elle devait en avoir plus, alors la copine du photographe est aller fouiller dans sa boite à bijoux et a pris autant de bracelets qu’elle pouvait trouver, pour que cela soit un peu plus percutant.
On a mis de la musique et je lui ai demandée de danser.Il n’y a pas eu beaucoup d’autre choses à faire parce qu’elle était une artiste.C’était court, c’était frais.Elle était rapide, elle a fait tout ce qu’on lui a demandée de faire, elle a dit merci.Cela n’aurait pas pu être plus facile.Je ne dirais certainement pas qu’elle était chaleureuse et douce mais elle n’était pas désagréable.Elle était juste très professionnelle.
Et qui aurait cru? Dans mes rêves les plus fous, est-ce que j’aurais pu l’imaginer?Je veux dire, je savais qu’elle avait un peu de talent.Elle est arrivée là et elle a dansé, et a chanté “Holiday,” je crois.J’ai bien aimé, on pouvait danser dessus.Mais qui aurait bien pu deviner après ça? ça a totalement explosé.Cet album était ce moment.
Je suis vraiment contente que l’on ait fait un portrait de face.Je pense que ça a aidé, même juste progressivement.Mais c’est difficile de savoir.J’ai fait mon travail, c’est sorti et la vie continue.Et je serai pour toujours la directrice artistique qui a fait la première pochette de Madonna, ce qui, je suppose, n’est pas une mauvaise chose.