David Fincher le perfectionniste
Dans son numéro de septembre, à l’occasion de la sortie en salles le 8 octobre prochain du nouveau film de David Fincher, “Gone Girl“, le magazine Première consacre un dossier de 16 pages au célèbre réalisateur américain avec notamment un article “David avant Fincher” dans lequel deux de ses collaborateurs, Olivier Fuselier et Pascal Lebégue, évoquent son côté ultra perfectionniste sur le tournage des clips de Bad Girl et Vogue:
Madonna secouée
“Sur les plateaux, on retrouve un jeune homme tout aussi sà»r de lui.Olivier Fuselier, qui a produit pour Propaganda, entre autres, Cold Hearted de Paula Abdul, et Bad Girl, de Madonna, décrit un metteur en scène précis, voire obsessionnel: “David avait l’oeil sur tout.Même avec Madonna et Christopher Walken devant sa caméra (l’acteur incarnait l’ange gardien de la chanteuse dans le clip de “Bad Girl”), il prenait le temps nécessaire pour changer la couleur du rouge à lèvres.” Pascal Lebégue, directeur de la photo sur Vogue, confirme cette impression générale: “Nous avions un plan de travail assez costaud – 27 saynètes à tourner en deux jours -, mais il mettait un point d’honneur à tout vérifier personnellement. (…)”
“Pressé et stressé (tellement qu’il se tord les doigts lorsqu’il regarde une scène au combo), le réalisateur joue de sa réputation de personnage obsessionnel.Rigolard, il tape sur le moniteur de contrôle lorsque le replay d’une scène n’arrive pas assez vite.Il affuble par ailleurs d’un surnom tous ses collaborateurs attitrés – Mark Plummer, un directeur de la photographie, est par exemple appelé “Eye Piece”-, et s’il lui arrive de hurler sur ses assistants, il ne prend jamais personne de haut.Mieux, sur ses plateaux, tout le monde est logé à la même enseigne.Superstar ou chef éclairagiste, chacun doit se plier à sa façon de voir les choses.Madonna en fera elle-même les frais quand, après avoir refusé de refaire une prise sur le tournage de Bad Girl au prétexte que Walken avait une haleine douteuse, elle devra finalement se soumettre à la volonté de Fincher.Le cinéaste aura donc ce qu’il voulait, mais Madonna et lui ne retravailleront plus jamais ensemble. (…)”
Source: Première (N°451 – Septembre 2014)