Live Nation candidat au rachat de Warner Music
Live Nation en lice pour racheter Warner Music
Le géant américain de l’organisation de concerts est le septième candidat au rachat de la major du disque. L’opération en ferait un acteur présent dans quasiment tous les métiers du secteur, de la production à la billetterie.
Durement touchés par la crise du disque, les labels feraient-ils encore rêver? Deux mois après la mise en vente de Warner Music par Edgar Bronfman Jr, les candidats au rachat de la major américaine semblent se bousculer au portillon de la banque Goldman Sachs.
Live Nation, géant américain de l’organisation de concerts, serait le dernier prétendant en date, ont révélé le Wall Street Journal et le New York Post, vendredi. Il est ainsi le septième à marquer de l’intérêt pour Warner, après BMG Music Publishing, Sony, le fonds d’investissement Tamares du milliardaire Poju Zabludowicz, le fonds du milliardaire russo-américain Len Blavatnik, le fonds Yucaipa de Ron Burkle, Platinum Equity ou encore Permira.
Mais Live Nation a des intérêts très différents de ces derniers. Alors que c’est surtout le catalogue de Warner Chappell, et les recettes liées à l’exploitation de droits, qui attirait des investisseurs comme BMG, le tourneur guette l’activité de production de musique enregistrée de la major.
Cette dernière permettrait, en effet, à Live Nation d’étoffer une offre qui couvre déjà une grande partie des métiers de la musique. Organisateur de 20.000 concerts par an, Live Nation a pris pied dans la billetterie en rachetant Ticketmaster l’an dernier. Le groupe contrôle aussi la société Front Line, spécialisée dans le management d’artistes. Live Nation dispose, par ailleurs, d’actifs dans le merchandising et la vente de produits dérivés. Enfin, via le Live Nation Network, le tourneur organise également des accords entre marques et artistes.
Les ventes s’érodent
Toutes ces activités jouent un rôle croissant dans les revenus des artistes alors que les ventes de musique enregistrée s’érodent. Le rachat de Warner Music permettrait à Live Nation de mettre la main sur l’activité de musique enregistrée. Moins rémunératrice, elle reste un préalable incontournable pour vendre des places de concerts, des tournées, des T-shirts et des contrats de management. Mais l’opération risquerait ainsi de se heurter à un refus des autorités de la concurrence. Les actionnaires de Warner Music pourraient donc se laisser tenter par une offre plus simple d’un point de vue concurrentiel.
Autre incertitude, la situation financière de Live Nation. Le groupe a enregistré une perte record de 228 millions de dollars en 2010. Le groupe dispose de 165 millions de dollars de free cash flow. Selon le Financial Times, Live Nation pourrait donc s’adosser au groupe Liberty Media, qui détient 20% de Live Nation, pour déposer une offre.
La totalité des activités de Warner (production et édition) est aujourd’hui valorisée entre 2,2 et 2,5 milliards de dollars. Un prix susceptible de baisser alors que la major EMI, tombée dans l’escarcelle de son créancier, la banque Citigroup, devrait être mise sur le marché prochainement.
Source: lefigaro.fr.