Un figurant de W.E. parle de son expérience sur son blog
Un figurant qui a travaillé sur le tournage du film que tourne actuellement Madonna, W.E., fait part de son expérience sur son blog.En voici un extrait:
“Certains diront qu’il ne faut pas se plaindre d’avoir l’opportunité de se rendre sur un plateau de tournage et d’avoir la chance de participer à un grand film hollywoodien, mais quand l’alarme du minuscule téléphone portable se manifeste à 4:30 du matin, beaucoup n’y verraient pas le bon côté.Mais trois heures après, me voilà sur le tournage du nouveau film de Madonna, W.E.
Beaucoup affirment que les stars ont une certaine présence, un charisme qui suinte par les pores mêmes de leur peau, mais aujourd’hui je n’étais pas à la recherche de ce genre de choses.Madonna (ou ‘M’ comme on l’appelle sur le tournage) a passé le coin de la rue et elle était là .Elle a enlevé ses lunettes de soleil et son chapeau pour révéler un visage intéressant, un visage qui raconte de nombreuses histoires.Susan Sarandon a dit un jour: “L’histoire des femmes dans la musique populaire peut très bien se diviser en 2 parties, avant et après Madonna”.Cette femme est la plus grande vendeuse de disques dans le monde et la chanteuse la plus célèbre de tout les temps, on pourrait faire une thèse universitaire sur Madonna ! Cette femme est énorme.Mais elle était là , toute petite et ridée, à un mètre de moi.
Cependant, le glamour transparaissait quasiment pas.Son visage avait l’air vieux et tendu.Ses cheveux était d’un blond décoloré et passé par le soleil, attachés en petites couettes, et on avait le droit à un petit sourire juste charmant mais pas cool, un sourire qui restait sur son visage quasiment toute la journée.Elle portait un cardigan noir à capuche et un legging comme en porte probablement toutes les jeunes anglaises aujourd’hui.Elle portait une bague à l’index droit, un crâne incrusté de diamants tourné vers elle, rappelant son passé.
Contrairement à ce que beaucoup pourraient s’attendre, ‘M’ ne s’avérait pas être quelqu’un de méchant ou qui contrôle tout, elle cherchait à déléguer la plus part de ses tâches aux autres et à un certain moment je me suis demandé si elle avait vraiment assez d’expérience pour être impliquée dans la réalisation d’un film.La plus part du temps, la seule chose qu’elle criait c’était “Alors les gars, qu’est-ce que vous attendez!?” alors que toutes les personnes présentent sur le tournage et qui travaillaient sur des films depuis plusieurs années savaient que c’était une évidence de s’arrêter de filmer quand un avion passait.J’ai commencé à me demander s’il aurait pas mieux fallu qu’elle soit une assistante de production sur le tournage, tout ce qu’elle faisait c’était de rassembler les troupes pour filmer la prochaine scène.Mais elle n’était pas dépassée.Elle restait décontractée et réussissait à faire garder le moral grâce à quelques plaisanteries.
A un moment une guêpe tournait autour de son visage, elle a paniqué comme n’importe quelle jeune femme dans ces circonstances, le cameraman a suggéré d’un ton malicieux de reprendre le tournage “dés que ‘M‘ sera de retour sur terre”, ce qui l’a fait rire ainsi que ses collaborateurs.Je l’aimais le plus lors de ces moments où elle apparaissait humaine.J’ai réussi à échanger un bref regard avec elle, j’ai souris et elle en a fait de même, elle était gentille.Mais quand elle disait à un gars de l’éclairage qu’il serait récompensé au paradis s’il suivait ses instructions, mais à la lumière de sa récente ‘conversion’ à la Kabale, une branche religieuse juive mystique, je ne pouvais m’empêcher de faire la grimace.Et quand je l’ai vue fulminer (c’était rare mais significatif) envers le directeur de plateau pour “faire accélérer les choses”, j’ai su que cette supposée gentillesse cachait quelque chose (Michael Moor avait dit d’elle que c’était une personne avec un bon cÂœur…un cÂœur qui fait beaucoup de bien pour les autres”.) et j’ai commencé à voir de plus en plus son côté strict (“Madonna est probablement la personne la plus disciplinée qui soit’ – Sarah Jessica Parker).
Je pense que ce sens exacerbé de suffisance déteint sur les autres de temps en temps, mais également sa gentillesse apparente.Tout ceux avec qui j’ai travaillé aujourd’hui étaientt dans l’ensemble des gens plutôt gentils.Mais j’ai appris par cÂœur la citation qui figurait sur le planning, “N’oubliez pas, une tape dans le dos n’est qu’à quelques centimètres d’un coup de pied au cul !”
On était plutôt bien traités, on avait eu le droit à un bon petit déjeuner consistant et un déjeuner, le seul inconvénient c’était que je n’ai pas eu le temps de finir mon petit déjeuner et il a fallu attendre 15h30 avant de pouvoir déjeuner !
Le lieu avait une juxtaposition similaire, une pièce décorée avec goà»t avec des guirlandes électriques, une décoration minimaliste qui a pris tout son sens quand je me suis rendu compte que nous étions en fait dans une grande tente.
Le tournage n’a pas non plus était facile, mes vêtements me grattaient, mon appareil photo était plutôt lourd (et la poignée était cassée).Et il n’y avait pas vraiment de consignes en cas de pluie.A un moment il s’est mis à pleuvoir tellement fort que l’on s’est tous entassés dans cette veille grange poussiéreuse, on y est resté assis pendant une demie heure, sans que l’on nous dise quoi que ce soit.”
Vous pouvez lire l’intégralité de la traduction en cliquant ICI.
Merci à Floris.
Mais on était en bas de l’échelle.Les Fame Monsters (pour utiliser une expression de Lady Gaga) étaient occupés à consommer tout l’or là haut, alors que nous étions forcés de filtrer l’eau de pluie des flaques à la recherche de poussière d’or.Mais notez bien, je ne me plains pas, en fait j’adore la poussière d’or ! C’est génial, et je pense que de nombreux autres figurants sont du même avis.ils sont satisfaits de travailler pour un salaire moyen, juste pour avoir la liberté de ne pas avoir un travail normal, comme ça ils font parti de l’industrie cinématographique, ils voient les projecteurs et les caméras, portent des costumes et (avant tout, à mon avis) ils peuvent voir les stars qui en font parti.
J’ai vraiment eu le sentiment de cette envie irrésistible quand j’ai parlé avec mes chers collègues figurants.Ils m’ont parlé d’un tournage de “Pride and Prejudice” très glamour, ils se sont plaints à quel point Ricky Gervais avait un comportement puéril sur le plateau, un homme m’a raconté que John Cusack l’a viré du plateau par peur qu’un figurant portant un plus beau costume que le sien ne lui vole la vedette et ensuite il s’est vanté d’avoir appris à Robert Downey Jr. comment prononcer un anglais correct en lui apprenant un vire-langue.Au bout du compte, ces gens savaient qu’ils n’étaient pas des stars de cinéma, ils aimaient se mêler à eux, ils se délectaient presque de cette hiérarchie.
Mais ces moments étaient incontestablement mes aspects préférés de la journée.J’incarnais un journaliste des années 30 et voici à quoi je ressemblais:
J’ai mentionné nos accessoires lourds, c’était très intéressant de faire fonctionner de telles appareils ! Ils ressemblaient à ça:
Chaque ampoule ne fonctionnait qu’une seule fois, il fallait donc choisir le bon moment.La scène que l’on tournait impliquée le Prince de Galle visitant ce petit village gallois en 1936.Nous devions être enthousiastes et surexcités par leur présence.Après le déclenchement du flash, on faisait semblant de prendre des photos et le responsable des effets spéciaux a ajouté des flash supplémentaires.Après les prises on a apporté nos ampoules aux personnes érudites qui les ont remplacées.A un moment j’ai essayé de le faire moi même, mais l’homme m’arrêta, il m’a dit qu’un figurant a fini par se bruler très gravement la main parce qu’il a appuyé sur le bouton au mauvais moment.
le fait que je sois gallois n’a pas fait beaucoup de différence, à part avoir eu la chance d’apprendre au roi Edouard VIII (James D’arcy) comment dire ‘bore da’! Ce qu’il a trouvé très amusant.Le seul gallois auquel j’ai parlé sur le tournage était un figurant qui avait une ligne à dire (wow!) et il a déploré l’état du milieu de la comédie et à quel point c’était difficile de trouver du travail.Le tout plutôt déprimant.Et enfin, les commentaires ont concerné l’argent.Et au bout du compte c’est pourquoi Madonna est là .Je ne mets pas en doute son talent, je ne doute pas qu’elle soit très très intelligente pour en être là où elle est aujourd’hui, mais c’est elle qui commande, elle a le dernier mot.
Helen Hayes a dit que “la célébrité est un esclavage doré” et elle avait peut être raison, cependant elle n’avait pas compris que les élites avaient une liste de leurs propres serviteurs qui à leur tour deviennent malgré eux de nouveaux esclaves.Et ainsi les fouets claquent, les chaines sont tirées, les cloches sonnent et les captifs répondent avec joie.