”Une énergie à faire pâlir Britney”
Madonna n’a pas maté Werchter
Il était loin, samedi soir, le soleil dans lequel avait baigné Werchter tout au long des quatre jours de son illustre festival. Hier soir, c’est sous un ciel maussade que les 68.000 personnes détenteurs d’un sésame pour le premier concert de Madonna en Belgique se dirigeaient dans l’excitation vers l’immense plaine.
Météo boudeuse
L’excellent DJ Paul Oakenfold a la lourde tâche de faire patienter les fans quelque peu aigris par les embouteillages et les longues files d’attente qu’ils ont dà» subir avant de rejoindre la scène. C’était sans compter sur la pluie diluvienne qui s’est abattue vers 20h sur Werchter. Les bottes en caoutchouc et le ciré étaient désormais de rigueur pour arpenter la plaine boueuse.
Avec 50 minutes de retard, Madonna fait enfin une entrée grandiose sur scène, assise sur un trône. Puis les deux heures du Sticky and Sweet Tour démarrent et avec lui le ballet des chorégraphies qui émaillent le concert. Accompagnée d’une dizaine d’excellents danseurs, Madonna saute, Madonna court, Madonna danse, Madonna move son body sculpté dans la pierre avec une énergie à faire pâlir Britney, de vingt ans sa cadette.
D’autant qu’à passé 50 ans, la star porte les longues chaussettes, les cuissardes ou le mini-short comme personne. Quant à la qualité de sa prestation vocale, tantôt le playback ne laisse aucun doute, tantôt la Madone chante en direct et là , ce n’est pas toujours avec justesse.
Hommage à Michael
“Holiday” sera le premier temps fort du concert. Non seulement pour la joyeuse ambiance qui règne alors sur scène et dans le public mais aussi et surtout pour l’hommage très réussi à Michael Jackson qui vient s’y intercaler. A peine retentissent les premières notes de “Billie Jean” que tout Werchter se met à vibrer pour le King de la pop, faisant presque oublier qu’on est venus pour la reine.
A côté des inratables “Music”, “La Isla Bonita” ou “Miles Away”, Madonna entonne d’autres titres moins connus -tels que “You must love me” ou “She’s not me”- sur lesquels on a dà» mal à se laisser porter. Les remix ne sont pas toujours réussis et tirent même un peu en longueur. La Madone aura beau user de ses plus beaux sourires, dont elle n’est pas avare, reconnaissons-le, elle a du mal à faire rentrer le public tout entier dans son univers. Et ce n’est pas faute de l’avoir sollicité d’une voix puissante.
Communion
L’apothéose du concert sera sans conteste réservé au magistral “Like a prayer” suivi immédiatement du frissonnant “Frozen”. Deux titres qui ont mis d’accord l’ancienne et la nouvelle génération de fans au vu de la véritable communion qui avait lieu parmi eux à ce moment. Un “Ray of light” plus tard, c’est sur “Give it to me” que Madonna fait un adieu sans appel au public belge qui l’attendait depuis si longtemps. Sans rappel, bien entendu.
Aux termes d’un show parfaitement orchestré qui ne laisse aucune place à l’improvisation, on en a pris plein la vue, certes. Le charisme de Madonna a de quoi impressionner, autant que son jeu de jambes. Mais il manquait cette petite touche d’émotion et de frénésie auxquels on se serait attendu pour pareil évènement.
Viktoria Thirionet
Source: 7sur7.be