”Tragédie sur la pelouse du stade Vélodrome”
Tragédie sur la pelouse du stade Vélodrome
Deux morts, dix blessés, dont deux graves : un dramatique accident s’est produit, hier après-midi, lors du montage de la scène qui devait accueillir le concert de Madonna.
La scène était en cours de montage au pied du virage Nord, sous la grande tour de France 3.
“I hate journalists. Go away !” Sur l’esplanade Ganay, une heure après le drame, hier soir, ce technicien anglais vient de perdre son flegme. Autour de lui, ses trois collègues dégagent la même hostilité. L’émotion et la colère les ont gagnés. à€ quelques mètres de là , sur la pelouse du Vélodrome, ils ont vécu les pires heures de leur carrière. Venus participer au montage de la scène du concert de Madonna, programmé dimanche, ils ont assisté, impuissants, à l’effondrement du toit de la structure de plusieurs tonnes, qui a pris au piège douze de leurs collègues.
Deux d’entre eux, un ouvrier aixois de 53 ans et un technicien anglo-saxon de 22 ans, n’ont pas résisté à leurs graves blessures. Le premier s’est éteint peu après l’arrivée des secours, l’autre est décédé cette nuit au service de neurochirurgie à La Timone. Deux autres, de nationalités anglaise et américaine, se trouvaient dans un état très grave.
D’après les rares témoignages recueillis sur place, l’accident se serait produit en deux temps. Une version que Maurice Di Nocera, adjoint au maire en charge des Grands événements, confirmait. “Vers 17h, la structure semble avoir vacillé, puis tout est tombé. Heureusement qu’elle ne s’est pas effondrée d’un seul coup. C’est sans doute ce qui a évité qu’il y ait davantage de victimes.”
Une cinquantaine de personnes travaillaient sur le site au moment des faits. Les victimes se trouvaient sur la scène pendant que le toit, construit comme un mécano d’acier et de toile, était lentement soulevé par quatre treuils électriques, positionnés sur quatre colonnes métalliques, à chaque extrémité de la scène. Selon les premières constatations, c’est l’un de ces poteaux, eux-mêmes soutenus par des grues, qui se serait affaissé, entraà®nant dans sa chute l’ensemble de la structure.
José Allegrini, l’adjoint au maire en charge des marins-pompiers, se refusait à privilégier telle ou telle hypothèse : “Seule l’enquête pourra dire ce qui s’est produit. Nous attendons désormais le procureur et l’inspection du travail. C’est le code du travail qui vient s’appliquer dans ce type d’accident.” Alors que des fonctionnaires de la Sà»reté départementale, en charge de l’enquête, débutaient leurs investigations, Marc Cimamonti, le vice-procureur de Marseille, se rendait sur les lieux.
“Les constatations vont avoir lieu demain (aujourd’hui) et elles pourraient se poursuivre ce week-end, indiquait-il hier soir. Nous allons d’abord comprendre quelles sont les relations contractuelles entre les différentes sociétés et avec le maà®tre d’ouvrage. Des règles très précises existent dans ce domaine, c’est pourquoi l’inspection du travail était sur place. Il faudra aussi établir qui était le responsable du déroulement des travaux et qui était l’employeur des victimes. Des auditions vont avoir lieu.”
Dans la soirée, le ministre du Travail, Xavier Darcos, a lui-même déploré ce nouvel accident, le troisième du genre en moins de 24 heures en France, et demandé que toute la lumière soit faite sur “les carences qui ont pu conduire à un tel drame”.
Source: La Provence.