Le Concert de Dübendorf vu par La Tribune De Genéve
Compte-rendu du concert que Madonna a donné samedi soir à Dà¼bendorf publié dans le quotidien suisse ‘La Tribune De Genève‘:
Le pèlerinage à la Madone de Dà¼bendorf
Madonna a chanté samedi soir en Suisse. On y allait comme à Lourdes.
“Vous allez aussi au concert de Madonna?” Samedi dans des trains suisses pris d’assaut, la question était rituelle, assénée avec un clin d’oeil complice de participant à une course d’école nationale. Avec plus de 70 000 spectateurs, un Suisse sur 100 était attendu au rendez-vous.
Les usagers habituels, parfois contraints de voyager debout ou par terre, se contentaient d’arborer une mine fataliste, voire maussade. Malgré la chaleur (ou peut-être grâce à elle), l’ambiance des wagons restait pourtant bon enfant. Monté à Fribourg, Ludo tance ses copains pour avoir oublié la vodka. “Hé, là on serait déjà bien…” Pas sà»r! Quelques minutes plus tard, voici le jeune homme contraint de céder sa place à un vieux monsieur supportant mal des conditions de bestiaux…
Apparitions virtuelles
En gare de Zurich, ceux qui cherchent à se débarrasser de billets surnuméraires, au milieu des cohortes envahissant les trains navettes pour Dà¼bendorf, sont à la peine. Même en bradant. Jusqu’au dernier jour, l’organisateur mettait des billets en vente. Pour un total que l’on soupçonne d’ailleurs plus élevé que les 70 000 annoncés…
Avant d’arriver sur l’aéroport militaire de Dà¼bendorf, il faut encore traverser le bourg, transformé en sanctuaire avec sa signalisation “Madonna” et les premiers vendeurs de programme et d’hosties en forme de “bratwurst”. Un bar a sorti une gigantesque boule à paillettes sur sa terrasse. Des jeunes du cru, postés à leur balcon, provoquent la foule avec de la musique et une pancarte “plus jeune et plus sexy”. Madonna mia! La foule des fidèles est pourtant loin d’être cacochyme!
Une fois passés les derniers entonnoirs menant au saint des saints un terrain suffisamment grand pour contenir six concerts de Madonna simultanés , c’est la patrouille suisse et ses loopings patriotiques qui ouvrent les feux, pendant que les centaines de cabines WC, drôles de confessionnaux, sont déjà assaillies par les buveurs.
Robyn, chanteuse scandinave poppy, enchaà®ne en première partie. Mais, quand elle lance son single Who’s that girl?, on meurt d’envie de crier: “Madonna”! Patience, la Madone n’apparaà®t pas sans se laisser désirer. A 21 h 17, la star arrive sur son trône. La messe commence avec Candy Shop, premier titre de son dernier album Hard Candy, qu’elle jouera quasi intégralement. La scène, flanquée de gigantesques “M” qui n’annoncent pas un sponsoring Migros, est située très loin du public et les écrans latéraux, trop petits, ne permettent pas de compenser l’éloignement, d’au-tant que la réalisation est très déficiente. Un “Hello Zurich!” avant d’enchaà®ner sur Beat Goes On avec une belle bagnole blanche téléportée sur les planches. Peu d’accessoires pourtant (un piano). Ce sont les projections arrières qui font le boulot des effets spéciaux et permettent ainsi l’apparition virtuelle de Pharrell Williams, Kanye West, Timbaland, Justin Timberlake et même Britney Spears!
Voir la Madone
Les projos sont flashys, les lasers font leur boulot et Madonna s’agite avec ses danseurs. Il manque juste un peu de chaleur. La Material Girl pourrait être en répétition. L’effet de la distance? Josiane, heureuse occupante des premiers rangs, confirme: “Aucune émotion”. La loi des giga-shows… Il n’y a que Robbie Williams pour transformer un stade en gros pub.
Un “Game Over” s’affiche sur les écrans. Il est temps de se grouiller pour retrouver la deuxième star de cette journée: les CFF! Parmi les ronflements et les éternuements dus à la clim, le train pour Lausanne aura une heure de retard. On vous épargnera le récit de la retraite de ceux qui avaient enfin rempli leur mission: voir la Madone.
Source: La Tribune De Genève.