Jonas & François dans Les Inrockuptibles
Dans son numéro de la semaine dernière, le magazine les Inrockuptibles a consacré un article de 2 pages à Jonas & François dans lequel ils parlent de leur collaboration avec Madonna.
On y retrouve également une analyse du clip de ‘4 Minutes‘.
Extrait:
“(…)Lorsqu’on leur demande si les choses ne vont pas un peu vite, François, le plus disert et le plus articulé, répond que ça va, mais que s’ils n’avaient pas remporté l’appel d’offre lancé par Madonna pour son clip, ils auraient trouvé ça normal.Jonas, le plus mystérieux, dont chaque intervention manifeste une sensibilité poétique vraiment étonnante, ajoute: “Ce clip avec Madonna, c’est comme si je ne l’avais pas fait.Mais en ayant quand même acquis l’expérience et l’assurance.J’ai l’impression que ce n’est pas vraiment arrivé, alors même que j’en ressens les effets.”
Quand on leur demande comment s’est déroulé le travail avec les deux stars, ils expliquent qu’ils étaient prévenus que ça pouvait mal se passer, qu’ils avaient des échos de tournages de Madonna avec des pointures du clip comme Jonas Akerlund (Music), Johan Renck (Hung Up) ou Chris Cunningham (Frozen) qui auraient viré au cauchemar.Mais non, Madonna a été pro, efficace et enthousiaste sur leur travail.”Après,dit François, quand tu tournes avec Madonna, tu arrives dans un monde où chacun est une star dans sa catégorie.Le coiffeur est la star des coiffeurs, le maquilleur est une star, le chef op est une légende… ça peut vite devenir lourd.Mais Madonna était très impliquée tout en respectant nos prérogatives.Pendant la préparation, on oubliait complètement qui elle était, on avait une relation de travail vraiment normale.après le premier jour du tournage, quand elle est venue nous saluer dans sa tenue de Madonna, coiffée, maquillée, en corset, là tout à coup ça nous a fait un coup. “Ah ouais putain, c’est Madonna!” Quand elle arrivait dans mon dos, pour regarder l’écran, ça me faisait sursauter (rires).”
Entre les prises, Justin Timberlake venait parfois s’assurer qu’ils n’oubliaient pas de faire des plans sur lui, qui ne voulait pas apparaà®tre comme le figurant de luxe d’un clip de Madonna. “Je crois qu’il avait peur que Madonna de son côté nous mette la pression en disant “Filmez-moi moi, filmez-moi moi”, mais ce n’était pas du tout le cas”.
Le clip campe un monde au bord de la grande bascule apocalyptique, dévoré par un mur noir mouvant, tout en aspérités polygonales, qui avance en absorbant les formes et les corps.Parfois, on est du côté des hommes, et on voit le mur noir qui s’approche.Parfois, on voit les poursuivis du point de vue du mur, et le monde apparaà®t alors cubiste et découpé. “On est dans le cristal, dans l’Âœil du monstre. On a pensé aux photos découpées qui dessinent des paysages de David Hockney.” Lorsque les humains sont aspirés par le mur de cristal noir, leur enveloppe (la peau, la chair) se dissout à grande vitesse et leurs organes apparaissent à nu.(…)””
Par Jean-Marc Lalanne / Photo: Vincent Ferrané